Économie et commerce

Le gouvernement mongol poursuit activement une politique visant à accroître les investissements étrangers et son économie a connu une croissance moyenne de 13% entre 2010 et 2014, dépassant les attentes d’institutions financières internationales telles que la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement. À la suite du fléchissement des prix internationaux des produits de base en 2014, notre économie s’est retrouvée dans une situation un peu préoccupante, mais depuis  elle s’est redressée depuis et le PIB (Produit intérieur brut) a augmenté de 5,3% en 2017 et de 6,3% en 2018. Les banques internationales et les institutions financières prévoient que la croissance économique de la Mongolie atteindra 6,8% entre 2018-2020. Ces chiffres montrent que la Mongolie est au premier rang de la croissance économique en Asie du Nord-Est : elle a surmonté ses difficultés économiques. Le gouvernement mongol travaille activement à renforcer la confiance des investisseurs et à davantage protéger leurs droits. Par exemple, le Gouvernement a créé le Conseil pour la protection des investisseurs et il a rédigé un projet de loi sur la fiscalité réduite. Par conséquent, les Investissements directs étrangers en Mongolie ont été multipliés par six en 2016 et devraient augmenter régulièrement à l’avenir. 69% des investissements directs étrangers sont liés au secteur minier, le reste est lié au commerce des biens, aux secteurs de la finance et de l’assurance.

En termes d’investissements directs en Mongolie, la France se situe au dix-huitième rang parmi tous les pays étrangers, au quatrième rang parmi les pays de l’Union européenne. Elle a investi 125 millions d’euros en Mongolie entre 1991-2018.

La Mongolie a réalisé 11% de son commerce étranger total avec les pays de l’UE, dont 3% avec la France. La France se situe ainsi au 5ème rang dans sa région. Selon la balance commerciale entre nos deux pays pour la période 2010-2017, Mongolie a enregistré un déséquilibre de 358,8 millions d’euros. Pour supprimer cet écart, nous devons au niveau de l’État et du gouvernement respecter les principes garantissant des conditions favorables et mutuellement bénéfiques pour attirer les investisseurs et les partenaires français. La France ne figure pas encore parmi les 10 principaux pays exportateurs et importateurs. Elle pourrait devenir l’un des cinq premiers de ces pays grâce à notre coopération.

Aujourd’hui, plus de 20 entreprises bénéficiant d’investissements français opèrent en Mongolie. Le groupe Orano est le plus gros investisseur français en Mongolie. Il travaille avec nous dans le secteur de l’extraction d’uranium. La Mongolie fait partie des 11 pays qui détiennent les principales réserves d’uranium au monde. La filiale du groupe Orano en Mongolie a établi une coentreprise avec la société d’État mongole “Badrakh Energy” et envisage une première tranche de production d’uranium d’ici au printemps  2019. Le projet d’Orano est le projet le plus important du gouvernement français et la Mongolie tient à soutenir ce projet important pour le pays. Le groupe Orano ouvrira son usine d’essai à la fin du mois de novembre de cette année.

En plus du secteur minier, nous collaborons avec la France dans de nombreux autres domaines. Notre coopération dans le domaine spatial s’élargit. Le protocole d’entente sur la coopération spatiale entre l’Agence de la communication, de la technologie et de l’information de Mongolie et le Centre National des études spatiales en France a été conclu en mai de cette année à Paris. Actuellement, les sociétés françaises Airbus Defence and Space et Thales ont exprimé leur intérêt à participer au programme “Satellite national” de Mongolie. Lors de sa visite en France, le Ministre mongol des Affaires étrangères a annoncé qu’il soutiendrait l’entreprise française voulant participer au programme “Satellite national”.

Ces dernières années, notre coopération dans le domaine de l’agriculture a trouvé une formule mutuellement bénéfique et connaît un développement rapide. En particulier, en vue de l’introduction de technologies d’élevage intensif, de production de viande et de produits laitiers et d’amélioration des races, nous avons importé des bovins, des vaches laitières, des chèvres laitières, des moutons à laine. Les sociétés “Gatsuurt”, “Nuudelchin”, “Taishir-Urguu” ont importé en Mongolie environ 1 200 têtes de bovins de races limousine, montbéliarde et angus. Nous avons aussi acheté 1500 têtes de bonnes races de moutons et de chèvres français. Nous continuons de travailler avec des agences professionnelles françaises sur les avantages à tirer des espèces que nous avons achetées, en vue d’améliorer la santé et la reproduction de notre cheptel.

Les échanges commerciaux dans le domaine de la défense entre nos deux pays tendront à augmenter dans les années à venir. Les entreprises françaises qui vendent les produits dans ce domaine travaillent activement avec le Ministère de la Défense, les forces armées et l’Autorité d’urgence. Le 3ème forum des industries de défense et de sécurité a été organisé à Ulaanbaatar du 21 au 22 mars 2018. Les représentants de grandes entreprises telles que Airbus, Thales Land Air Systems, MBDA, Nexter Robotics, Sofema, Atermes, Heli Union, Zodiac Mil Pro ont participé à ce forum.

Le groupe français CIS (Catering International & Services) en partenariat avec la société mongole Tavan Bogd Group a créé en 2014 la compagnie “Support Services Mongolia”, qui emploie actuellement 1 270 personnes. La filiale mongole du groupe JCDecaux a construit à Ulaanbaatar 150 arrêts de bus conformément aux normes parisiennes. Elle a également implanté les panneaux de publicité ainsi que les zones d’attente pour les véhicules, les bicyclettes et les taxis.

En outre, nous avons commencé à coopérer avec des entreprises françaises pour renouveler et améliorer la Station centrale d’épuration d’Erdenet, qui est 3ème plus grande ville du pays et pour améliorer la gestion de l’eau. Fin octobre je suis allé à Orléans avec la délégation mongole dirigée par le Président du Conseil régional de la ville d’Ulaanbaatar. Pendant cette visite nous avons organisé un rendez-vous entre la délégation mongole avec les représentants du BRGM et aussi les agence responsables de la gestion de l’eau de la ville d’Orléans. Les deux parties se sont entendues pour échanger des experts et des expériences.

Dans le domaine des urgences nous travaillons afin de finaliser le contrat d’achat de 3 hélicoptères de la société SOFEMA et de 10 camions de pompiers de Desautel.

Dans cette perspective, la coopération entre nos deux pays se développe activement et il est nécessaire d’élargir cette coopération et d’augmenter les liens entre les entreprises. En 2017 la Mongolie et l’Union européenne ont établi un accord de Partenariat et de coopération. Je voudrais souligner que cet accord ouvre de nouvelles possibilités de coopération. De plus la Mongolie participe au Système généralisé de préférences (SGP+), à l’Association européenne de libre-échange (AELE), et à l’Union économique eurasiatique.

La France a accordé un total de cinquante millions de francs d’aide à la Mongolie en 1992-2000. Cette aide a largement contribué à surmonter la période de la transition économique et sociale difficile et à créer la nouvelle société démocratique. Il faut mentionner que la France a accordé à notre pays 15 millions d’euros de prêts à des conditions avantageuses, notamment dans le cadre de projets du Centre National de Recherche, de Traumatologie et d’Orthopédie et de la Station d’épuration de la ville d’Erdenet. Le Gouvernement et le peuple mongol apprécient le soutien de la France. Aujourd’hui nous avons une possibilité accrue de coopérer à des conditions mutuellement bénéfiques pour les deux économies.

La Mongolie soutient pleinement l’initiative de la Chine « la Ceinture et la Route » (La nouvelle route de la soie). Dans le cadre de ce projet la Mongolie et la France ont  de grandes possibilités de coopération commerciale et économique. La Mongolie est un pays enclavé. Cependant, les marchés russe et chinois nous sont ouverts. Nous avons une excellente possibilité de collaborer dans le secteur de l’agriculture ; nous pouvons produire des produits agricoles, en particulier des aliments écologiques et bio, des aliments sains et naturels et ensuite ensemble nous pouvons exporter de la viande mongole at aussi des produits laitiers sur les marchés chinois, russe et japonais. La Mongolie compte 65 millions de têtes de bétail. Nous nous sommes entendus avec le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français pour organiser la visite en France du vétérinaire général de Mongolie qui a été récemment nommé.  Ça sera le début d’une coopération élargie dans le secteur de l’élevage.

Le marché de traitement du cuir est ouvert. La Mongolie produit chaque année du cuir provenant de 10,3 millions de têtes de bétail, dont 80 à 90% par la technologie de l’agriculture traditionnelle. Actuellement, plus de 80% du cuir est exporté en Chine après la toute première étape de traitement. Le traitement total du cuir ne représente qu’environ 1% du total des produits finis de Mongolie. Comme nos commerçants n’ont pas de fonds de roulement, ils achètent le cuir brut avec l’argent des commerçants chinois. Il nous serait possible de traiter le cuir conformément à la norme internationale d’un bout à l’autre de la chaîne de production et de le fournir ensuite au marché régional.

La Mongolie apprécie beaucoup les travaux et les initiatives de la France pour résoudre les problèmes que la communauté internationale doit affronter, notamment pour promouvoir et lutter activement contre le changement climatique. La Mongolie a toujours suivi toutes les initiatives de la France en matière de lutte contre le changement climatique et continuera de coopérer activement avec la communauté internationale dans la lutte contre le changement climatique, la lutte contre la désertification et la réduction des risques de catastrophe. La construction du parc éolien d’une capacité de 55 MW à Sainshand au sud du pays en collaboration avec la France et l’Allemagne, est une véritable manifestation de la coopération sur le changement climatique. A partir de 2018 ce parc éolien sera connecté au réseau électrique et fournira de l’électricité à 100 000 ménages. Cela signifie pour notre pays dont la population est de 3 millions d’habitants que 3,5% de la population sera alimentée par l’énergie renouvelable.

MACROECONOMIC INDICATORS OF MONGOLIA

Macroeconomic situation and external sector of Mongolia